lundi 22 octobre 2018

Les formes poétiques

La poésie peut revêtir de très nombreuses formes. En voici les plus connues.


Aube

L'aube est une poésie déclamée par les troubadours en général à l'aube ayant pour thème la séparation de deux êtres amoureux au petit matin.
Exemple : Extrait de Reis glorios, verais lums e clartatz de Giraut de Bornelh
Reis glorios, verais lums e clartatz,
Deus poderos, Senher, si a vos platz,
Al meu companh siatz fizels aiuda!
Qu'eu no lo vi, pos la nochs fo venguda,
Et ades sera l'alba
Roi glorieux, vraie lumière et clarté,
Seigneur, Dieu tout-puissant, s'il plaît a vous,
A mon compagnon prêtez votre aide sûre ;
Car je ne l'ai vu depuis la tombée de la nuit,
Et bientôt ce sera l'aube !


Ballade

Une ballade est un poème médiéval à forme fixe composé de trois couplets et d'une demi-strophe (envoi), chacune terminée par un vers refrain.
Exemple : Ballade des femmes de Paris de François Villon
Quoy qu'on tient belles langagières
Florentines, Veniciennes,
Assez pour estre messaigières,
Et mesmement les anciennes ;
Mais, soient Lombardes, Rommaines,
Genevoises, à mes perilz,
Piemontoises, Savoysiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.

De beau parler tiennent chayères
Ce dit-on, les Napolitaines,
Et que sont bonnes cacquetoeres
Allemanses et Bruciennes ;
Soient Grecques, Egyptiennes,
De Hongrie ou d'autre pays,
Espaignolles ou Castellannes,
Il n'est bon bec que de Paris.
Brettes, Suysses, n'y sçavent guères,
Ne Gasconnes et Tholouzaines ;
Du Petit-Pont deux harangères
Les concluront, et les Lorraines,
Anglesches ou Callaisiennes,
(Ay je beaucoup de lieux compris ?)
Picardes, de Valenciennes ;
Il n'est bon bec que de Paris.

ENVOI
Prince, aux dames parisiennes
De bien parler donnez le prix ;
Quoy qu'on die d'Italiennes,
Il n'est bon bec que de Paris.


Chant royal

Il s'agit d'un poème à forme fixe, proche de la ballade, mais beaucoup plus longue. Il comprend 5 strophes de 11 vers de 10 syllabes et d'un envoi de 5 ou 7 vers. Chaque strophe est terminée par un vers refrain.
Exemple : Chant royal de Pierre Gringoire
Considérez que guerre, l'immortelle,
Par son regard fier les courages tente ;
Dissension, héritier de cautelle,
Loge Fureur en pavillon ou tente :
Vengeance sort, laquelle essaye ou tente
De succomber ses ennemis mortels,
Remémorant qu'en guerre sont morts tels
Qui en France portent un grand dommage,
Mêmes perdu or, argent et alloy,
Par défaut de croire en maint passage,
Un Dieu, un Roi, une Foi, une Loi.

Guerre trépigne, et vacille et chancelle ;
Sans fin mengue, jamais ne se contente ;
Aucunes fois machination cèle
L'intention qui dut être patente ;
Simulateurs vont par oblique sente ;
Fraudulateurs pillent maisons, hôtels ;
Biens pris, saisis, ravis, gâtés, ôtés.
Satalites font aux métaux hommage ;
Haine sonne la campane ou beffroi ;
Force ne croit, tant a cruel courage,
Un Dieu, un Roi, une Foi, une Loi.

Trahison bâtit invention nouvelle,
Feignant d'être morne, pensive et lente ;
Du premier coup son penser ne révèle,
Plus petite est que ciron ou que lente ;
Mais fausseté ès coeurs des seigneurs l'ente,
Si très avant qu'enfin en sont notés ;
Félonie épand de tous côtés
Glaives tranchants et en fait labouraige,
Que discord queult et attribue à soi
Sans redouter, recueillant cet ouvrage,
Un Dieu, un Roi, une Foi, une Loi.
Fortune tient tous humains en tutelle,
Les plus grands fait servir par folle attente.
Vulcanus fond, Mars sans cesser martelle.
Et Midas met leurs ouvrages en vente ;
Clotho les prend, Lachesis les présente
A Atropos, et sont revisités
Par preux hardis, en la guerre usités,
Qui les livrent à gens de moyenne âge,
Les désirants plus qu'amoureux le Moy ;
Et ne craignent en soleil ou ombrage,
Un Dieu, un Roi, une Foi, une Loi.

Quand Neptunos met sur mer sa nacelle,
Que Boréas de subit soufflet vente,
Et que Pluto les autres dieux precelle,
Guerre montre sa queue de serpente ;
Si Palas n'est pour l'heure diligente
De résister à leurs férocités :
Ils font trembler palais royaux, cités,
En l'air causent frimas, éclair, orage ;
Lors les soudards, qui mènent leur arroi,
Ne prisent rien, tant sont remplis de rage,
Un Dieu, un Roi, une Foi, une Loi.

ENVOI
Prins ce, seigneurs, ne soyez irrités
Si peine avez, car vous le méritez :
Tous malfaiteurs se mettent en servage ;
Force leur est de recevoir chastoy,
Quand s'efforcent dépriser par outrage
Un Dieu, un Roi, une Foi, une Loi.


Ghazel

Le ghazel est un poème d'origine turque et persane. Il parle souvent de la femme, d'érotisme.
Il peut compter de 5 à 15 strophes de 2 vers tous de même longueur. Le dernier vers fait référence à l'auteur, soit en le citant nommément, soit en le désignant par une caractéristique.
Exemple : Ghazal de Mîrâ (Traduction James Darmesteter)
(1) Je suis assis dans l'affliction, percé des poignards de la séparation.
Elle a emporté mon cœur dans ses serres, aujourd'hui en venant, Khâro ; tout doux, tout doux.
(2) Je suis toujours en lutte, je suis rouge de sang, je suis ton mendiant.
Ma vie est une angoisse. Mon amie est mon médecin ; je désire le remède ; tout doix, tout doux.
(3) Son sein a la pomme, ses lèvres ont le sucre, ses dents ont la perle ; elle a tout cela, ma bien-aimée ;
elle m'a blessé au cœur et c'est pourquoi je suis plongé dans les larmes ; tout doux, tout doux.
(4) A toi est dû mon service ; toi, songe à moi, ô mon amour, à tout jamais.
Matin et soir je suis couché à ton sanctuaire ; je suis le premier de tes cavaliers ; tout doux, tout doux.
(5) Si tu dis des vers de toi et les dis sur l'air d'autrui, tu peux t'appeler voleur.
Quelque ghazal que tu dises, ô Mîrâ, loue toujours le Seigneur, et mets le médisant en cage.


Haïku

Un haïku est un court poème d'origine japonaise visant à dire et célébrer l'évanescence des choses. En japonais, il est composé de 17 mores (son élémentaire émis lors de la phonation) répartis en 3 vers de 5, 7 et 5 mores.
Exemples
Avec sa petite faucille
Comment pourra-t-elle
Faucher tout le champ ?
de Paul-Louis Couchoud
Je suis appelée par les herbes
Du fond de l'eau
Fête printanière.
de Uejima Onitsura
L'ancêtre du Haïku est le Haïkaï. Les deux formes sont tellement proches que les deux mots sont souvent utilisés sans distinction.


Lai

Le lai est un poème à forme fixe apparu au 12ème siècle. On distingue 2 lais : le lai narratif et le lai lyrique.
Le lai narratif s'apparente au fabliau (petite histoire simple et amusante) excepté qu'il est empreint de mélancolie et de sensibilité.
Exemple : Extrait du lai de Desirré
C'est le lay du Desirré.
M'entente i ai mise et ma cure
a raconter une aventure
dont cil qui a ce tens vesquirent,
por remembrance I lai en firent
[...]
de retorner n'ot il plus cure.
Cil qui sorent ceste aventure,
en avoient I lai trouvé,
qu'il en apelent Desirré.
Le lai lyrique est une chanson divisée en 2 parties de 8 vers, elles-mêmes divisées en 2 strophes de 4 vers.
Exemple : Sur l'amitié
Oh, quelle est donc cette amitié
Qui à ce point nous réunit
Depuis si longtemps, nous lie ainsi
Et tisse un lien si familier !

Oh mon frère, mon tendre ami
Qui me confie tes doux secrets,
À qui onc je ne manquerais,
Bénis le sort qui nous unit.
Quoi qu'on fasse ou qu'il nous arrive,
Jamais tu ne pourras douter
De ma grande fidélité,
D'une affection aussi vive.

Entre nous, je te le redis,
C'est comme une osmose qui règne,
C'est vraiment tout comme Montaigne
Et son très cher La Boétie.


Limerick

Le limerick est un poème en général en anglais de 5 vers qui riment, souvent humoristique, grivois, anti-religieux ou irrévérencieux.
Exemple : Limerick d'Edward Lear
There was an Old Man with a beard
Who said, 'It is just as I feared!
Two Owls and a Hen,
Four Larks and a Wren,
Have all built their nests in my beard!
Il y avait un vieil homme avec une barbe
Qui a dit: "C'est juste comme je le craignais !
Deux chouettes et une poule,
Quatre alouettes et un roitelet,
Ont tous construit leurs nids dans ma barbe !


Ode

Une ode est un poème lyrique divisé en strophes. Il peut être accompagné d'une musique.
Exemple : Mignonne, allons voir si la rose de Ronsard
Mignonne, allons voir si la rose
Qui se matin avoit déclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las las ses beautez laisse cheoir !
O vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleure ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez mignonne,
Tandis que vostre age fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleure la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.



Pantoum ou Pantoun

Le pantoun est un poème d'origine malaise à forme fixe. En France, il est composé de quatrains à rimes croisées, dont le deuxième et le quatrième vers sont repris comme premier et troisième vers du quatrain suivant.
Exemple : Harmonie du soir de Charles Baudelaire
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir,
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Son souvenir en moi luit comme un ostensoir !


Rondeau

Derrière le mot rondeau, on peut distinguer plusieurs types poétiques. Le plus connu est composé de 13 vers de 8 ou 10 pieds divisés en 3 strophes. La fin de la dernière strophe reprend le début de la première, d'où son nom "rondeau" (ronde).
Exemple : Ma foi c'est fait de Vincent Voiture
Ma foi, c'est fait de moi, car Isabeau
M'a commandé de lui faire un rondeau.
Cela me met en une peine extrême.
Quoi! treize vers, huit en eau, cinq en ême !
Je lui ferais aussi tôt un bateau.

En voilà cinq pourtant en un monceau.
Formons-en huit en invoquant Brodeau ;
Et puis mettons, par quelque stratagème,
Ma foi, c'est fait.
Si je pouvais encor de mon cerveau
Tirer cinq vers, l'ouvrage serait beau.
Mais cependant me voilà dans l'onzième ;
Et si je crois que je fais le douzième ;
En voilà treize ajustés au niveau.
Ma foi, c'est fait.


Rondel

Le rondel se compose de deux couplets de quatre vers, et d'un refrain de deux vers répété trois fois, au commencement, au milieu et à la fin.
Exemple : Le temps a laissé son manteau de Charles d'Orléans
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,
Et s'est vêtu de broderie,
De soleil luisant, clair et beau.
Il n'y a bête ni oiseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie.
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfèvrerie,
Chacun s'habille de nouveau

Le temps a laissé son manteau
De vent, de froidure et de pluie,



Sextine

La sextine est une forme poétique composée de six sizains. Les mots en fin de vers sont les mêmes, mais sont répartis selon un ordre différent. Elle se termine par une tornada (demi-sizain reprenant les six mots des rimes).
Exemple : Extrait de La canso d'Arnaut Daniel (traduction de Jacques Roubaud)
Lo ferm voler q'el cor m'intra
no-m pot jes becs escoissendre ni ongla
de lausengier qui pert per maldir s'arma
e car non l'aus batr'ab ram ni ab verga
sivals a frau lai on non aurai oncle
jauzirai joi en vergier o dinz cambra.

Qan mi soven de la cambra
on a mon dan sai que nuills hom non intra
anz me son tuich plus que fraire ni oncle
non ai membre no-m fremisca neis l'ongla
aissi cum fai l'enfas denant la verga
tal paor ai no-l sia trop de l'arma

Del cor li fos non de l'arma
e cossentis m'a celat dinz sa cambra
que plus mi nafra-l cor que colps de verga
car lo sieus sers lai on ill es non intra
totz temps serai ab lieis cum carns et ongla
e non creirai chastic d'amic ni d'oncle.

[...]

Arnaut tramet sa chansson d'ongl' e d'oncle
a grat de lieis que de sa verg' a l'arma,
son Desirat cui pretz en cambra intra.
La ferme volonté qui au coeur m'entre
ne peut ni langue la briser ni ongle
de médisant qui perd à mal dire son âme
n'osant le battre de rameau ou de verge
en fraude seulement où je n'ai nul oncle
je jouirai de ma joie en verger ou chambre

Quand je me souviens de la chambre
où pour mon mal je sais que nul homme n'entre
mais tous me sont pires que frère ou qu'oncle
tremblent tous les membres jusqu'à l'ongle
ainsi que fait l'enfant devant la verge
tant j'ai peur de n'être assez sien dans mon âme

Ah que je sois sien dans le corps non l'âme
et qu'elle m'accueille en secret dans sa chambre
plus me blesse le cœur que coup de verge
d'être son serf qui là où elle est n'entre
toujours je serai près d'elle comme chair et ongle
n'écoutant aucun reproche d'ami ni d'oncle

[...]

Arnault finit sa chanson d'ongle et d'oncle
pour plaire à celle dont la verge est l'âme
son Desirat son prix entre sa chambre.


Sonnet

Un sonnet est un poème très codifié où les vers riment deux à deux. Il est composé de 2 quatrains et 2 tercets (ou 1 sizain). La longueur des vers n'est pas forcément la même.
Exemple : Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage de Joachim du Bellay
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.


Tanka

Le tanka est un poème japonais sans rimes de 31 syllabes réparties en 5 vers de 5, 7, 5, 7 et 7 pieds.
Exemple : Cheveux Emmêlés de Yosano Akiko, traduit par. C. Dodane
Ignorant la Voie
Insouciants de l'avenir
Méprisant la gloire,
Seuls ici s'aimant d'amour
Toi et moi nos deux regards.


Terza rima

La terza rima est un poème à la structure particulière : les strophes sont des tercets dont une rime dans un tercet se fait avec des vers du tercet suivant.
Exemple : Extrait de Terza rima de Théophile Gautier
Quand Michel-Ange eut peint la chapelle Sixtine,
Et que de l'échafaud, sublime et radieux,
Il fut redescendu dans la cité latine,

Il ne pouvait baisser ni les bras ni les yeux ;
Ses pieds ne savaient pas comment marcher sur terre ;
Il avait oublié le monde dans les cieux.

Trois grands mois il garda cette attitude austère ;
On l'eût pris pour un ange en extase devant
Le saint triangle d'or, au moment du mystère.

Frère, voilà pourquoi les poètes, souvent,
Buttent à chaque pas sur les chemins du monde ;
Les yeux fichés au ciel, ils s'en vont en rêvant.


Triolet

Un triolet est un poème à forme fixe composé de huit vers, généralement des octosyllabes. Le premier, le quatrième et le septième vers sont les mêmes, d'où le nom du poème. De même, le second vers est repris au huitième.
Exemple : Le compte de Tallard de Théodore de Banville
Monsieur le comte de Tallard
Sait bien le parti qu'il faut prendre :
Il est vaillant comme un César,
Monsieur le comte de Tallard.
Mais s'il est battu par hasard,
S'il faut périr ou bien se rendre,
Monsieur le comte de Tallard
Sait bien le parti qu'il faut prendre.


Villanelle

La villanelle est une petite poésie pastorale d'origine italienne divisée en couplets terminés par un refrain.
Le refrain est alternativement les deux vers de même rime du premier tercet.
Exemple : Theocritus, A Villanelle d'Oscar Wilde
O Chanteur de Perséphone !
Dans les prés sombres désolés
Te souviens-tu de la Sicile ?

Toujours à travers le lierre flotte l'abeille
Où Amaryllis se trouve en état ;
O Chanteur de Perséphone !

Simætha fait appel à Hécate
Et entend les chiens sauvages à la porte ;
Te souviens-tu de la Sicile ?

Toujours à la lumière et la mer qui rit
Le pauvre Polyphème déplore son destin :
O Chanteur de Perséphone !

Et encore dans la rivalité puérile
Le jeune Daphnis défie son compagnon :
Te souviens-tu de la Sicile ?

Slim Lacon garde une chèvre pour toi,
Pour toi, les bergers jocunds attendent,
O Chanteur de Perséphone !
Te souviens-tu de la Sicile ?


Virelai

Le virelai est un poème avec un nombre variable de strophes où les vers riment deux à deux. L'un des vers sert de refrain et se retrouve le plus souvent à la fin de chaque strophe.
Exemple : Extrait du Virelai de la belle Damoiselle
Sui je, sui je, sui je belle ?
Il me semble, à mon avis,
Que j'ay beau front et doulz vis
Et la bouche vermeillette :
Dictes moy se je sui belle.

J'ay vers yeulx, petit sourcis,
Le chief blont, le nez traitis,
Ront menton, blanche gorgette :
Sui je, sui je, sui je belle ?

[...]

J'ay drapz de soye et tabis,
J'ay drap d'or et blanc et bis.
J'ay mainte bonne chosette :
Sui je, sui je, sui je belle ?

Ainsi s'achève ce tour d'horizon des formes poétiques.
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