mardi 6 novembre 2018

Surmonter la page blanche

Tout auteur a au moins une fois été confronté au fameux syndrome de la page blanche. Mais, pour moi, on devrait parler de syndromes de la page blanche. Car j'en vois deux totalement différents.
Le premier est celui qui apparaît en pleine écriture, quand vous êtes bloqué en plein milieu d'un chapitre. Le second concerne l'auteur qui n'a pas d'idée d'histoire.
Or, selon le type de syndrome, les solutions sont différentes.


Le blocage en cours d'écriture

Ce blocage survient en général quand on n'est pas satisfait de ce qu'on écrit. On tente d'avancer dans l'histoire mais on n'y arrive pas. Souvent, c'est parce que l'intrigue est "bancale", qu'il manque quelque chose dans ce que vous avez précédemment écrit pour vous permettre d'avancer.
Le plus simple est alors de se relire, de reprendre son texte, voir ce qui ne va pas. En général, une fois le problème détecté, votre créativité d'écrivain fera le reste.
Un petit truc perso pour les dialogues : quand je bloque dessus, je les joue. Je m'enregistre en train de jouer le dialogue. 1 fois sur 2, ça débloque la situation. Et quand ça ne suffit pas, je n'enregistre les répliques que d'un des personnages puis je fais défiler l'enregistrement et je joue le(s) autre(s) personnages. Là encore, 1 fois sur 2, le problème se règle de lui-même. Et si ça ne marche toujours pas, c'est que le dialogue est mauvais et je le reprends de zéro.

Une autre source de ce blocage peut venir de ce qu'on s'impose, notamment quand on s'impose un temps d'écriture du genre : aujourd'hui, j'écris pendant 2 heures ou j'écris 3000 mots. Parfois ça marche. Parfois, non. L'imagination, la créativité ne se manifestent pas parce qu'on a décidé d'écrire. Personnellement, je ne m'impose jamais ce type de contrainte. Car, certains jours, je suis hyper créatif et j'écris pendant 3 ou 4 heures alors que d'autres jours, parce que je suis fatigué, que j'ai eu un problème au travail, ..., j'arrive à peine à écrire quelques minutes. Dans ce cas, je ne force pas, ça ne sert à rien à part m'énerver encore plus.

Une troisième source de blocage provient d'un manque de préparation. Vous n'avez pas assez réfléchi sur vos personnages, leur psychologie, leur manière d'être. Vous n'avez pas assez "dessiné" les lieux. Quand cela m'arrive, je n'hésite pas à me faire des fiches sur chaque personnage et lieu les plus précises possibles (L'Ecritarium propose une fiche sur les personnages assez complète).

La dernière source de blocage peut provenir de la lassitude de son roman. Cela fait des semaines que vous travaillez dessus. Vous y pensez matin, midi et soir. Pourtant, vous bloquez, souvent peut-être. Dans ce cas, je vous conseille de mettre votre texte sur le côté et de travailler sur autre chose, une autre histoire. Vous reviendrez ultérieurement sur le texte sur lequel vous butez. En fait, ce texte n'a jamais quitté votre esprit : inconsciemment, celui-ci a continué à y penser et à trouver les solutions pour tout décanter.
A titre d'exemple, j'ai mis près de 2 ans à écrire mon roman Aversion schizophrène. Pas en une seule fois mais en 5, 6 fois, en travaillant sur d'autres projets entre deux. A chaque fois, lorsque je reprenais Aversion schizophrène, les blocages étaient levés. D'autres survenaient mais que je les ai réglés après une nouvelle pause.


Le 2ème type de blocage : je ne sais pas quoi écrire

Ça m'est déjà arrivé plus d'une fois. Plusieurs solutions existent. La plupart consistent à réveiller son imagination.
La première solution passe par les plateformes d'écriture dont je vous ai déjà parlé il y a quelques mois. Certaines, comme Scribay, proposent des défis d'écriture. Les utilisateurs proposent d'écrire un texte avec certaines contraintes. Participez-y, cela vous donnera parfois des idées.

Votre environnement peut aussi être source d'inspiration. Sortez, promenez-vous, installez-vous à la terrasse d'un bar, observez ce qu'il se passe autour de vous. Une personne que vous croisez attire votre attention. Pourquoi ne pas vous en inspirer ? Imaginez sa vie, ce qu'elle pense, ce qu'elle ressent, ce qu'elle fait là dans la rue. Utilisez votre smartphone ou votre tablette pour noter vos idées. Parfois, une simple personne peut vous inspirer. Idem pour les lieux.

Lisez aussi les faits divers, les journaux, les histoires insolites. Elles sont souvent source d'inspiration même s'il faut vous en écarter autant que possible sinon les lecteurs auront l'impression d'en avoir déjà entendu parler.
Pour en revenir à Aversion schizophrène, l'idée m'est venue des 2 dernières solutions dont je viens de vous parler. Je faisais des recherches pour un autre livre (qui n'a d'ailleurs jamais vu le jour). Je cherchais un lieu où l'histoire se passerait. Un tour sur Google Maps, une petite promenade virtuelle dans San Francisco. Une façade de bar m'a frappée, puis les couleurs et tags sur les murs. La rue était Castro Street, le quartier gay de San Francisco. Je me suis alors souvenu du meurtre d'un homosexuel en France dont j'avais lu une brève dans un journal. J'ai conjugué les 2 : Aversion schizophrène est né.

Enfin, une dernière technique que j'utilise est ce que j'ai appelé l'écriture pour rien. Le principe est tout simple : je prends une histoire éculée, un meurtre banal, une histoire d'amour tout ce qu'il y a de plus classique et j'écris. Le but n'est pas de publier l'histoire, juste d'écrire. J'en profite pour me focaliser sur 1 point d'écriture que je soigne tout particulièrement : les dialogues, la description des personnages, des lieux, la tournure des phrases, l'humour...
En quoi cela va-t-il m'aider, me direz-vous ? Tout simplement à vider votre esprit de cette question qui vous bloque : qu'est-ce que je vais écrire ?
Avec l'écriture pour rien, vous écrivez. Votre esprit est libéré de toute pression. Et l'inspiration vous revient, je puis vous l'assurer.

J'espère que ces quelques pistes vous aideront le jour où vous serez confronté à l'un des syndromes de la page blanche.
Partagez, retweetez, conseillez cet article. Et laissez vos commentaires si vous avez des idées pour combattre cette (foutue) page blanche.

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