mardi 30 octobre 2018

Ecrire à la 1ère ou à la 3ème personne ?

Faut-il écrire à la 1ère ou à la 3ème personne ? Vaste question qui divise les auteurs et les éditeurs eux-mêmes.
Personnellement, j'ai déjà écrit à la 1ère personne et d'autres fois à la 3ème. Voici mon retour d'expérience.

Ecrire à la 3ème personne

C'est certainement le style d'écriture le plus courant car le plus simple. Vous racontez l'histoire sans être focalisé sur un personnage. Cela s'apparente à raconter un film qu'on serait en train de regarder.
Cela permet aussi d'entrer dans la psychologie de tous les personnages. En effet, vous pouvez écrire ce que pense, ressent, imagine chaque personnage. Les personnages sont dès lors plus travaillés.
Reste à définir le rôle du narrateur. Se contente-t-il de raconter l'histoire sans prendre parti ? est-il objectif ? Fait-il partie des personnages et raconte-t-il ce qu'il voit ou est-il extérieur à l'histoire et, dès lors, peut révéler des informations que les personnages ignorent ?


Ecrire à la 1ère personne

Cette technique est plus compliquée et plus limitative. En effet, le narrateur est un personnage qui vit l'histoire de l'intérieur et raconte ce qu'IL vit, ce qu'IL pense. Il ne peut entrer dans la tête des autres personnages, juste éventuellement imaginer ce que les autres pensent sans en être certain. Il convient dès lors d'approfondir au maximum la psychologie du personnage-narrateur, toutes ses qualités, ses défauts, ses travers, sa façon de parler, de se mouvoir, de se comporter...
Cela implique aussi que le personnage-narrateur est constamment présent sur les lieux. Vous ne pouvez donc pas raconter le déroulement d'un meurtre puisque le narrateur n'est pas présent (sauf s'il est le tueur).
Vous ne pouvez pas non plus donner plusieurs points de vue, relater ce qu'il se passe à un endroit où le JE est présent et dans le même temps ce qu'il se passe ailleurs.
Pour ces raisons, l'écriture à la 1ère personne n'est pas toujours possible. Mais je la préfère autant en temps qu'auteur qu'en temps que lecteur. En tant qu'auteur, j'ai l'impression que je raconte l'histoire au lecteur, qu'il est là, devant moi, et que je lui raconte ce que j'ai vécu, que je partage un moment privilégié avec lui. En tant que lecteur, j'ai aussi ce sentiment de privilège, que l'auteur s'adresse à moi, qu'il, comme je le disais précédemment pour l'auteur, est là devant moi et qu'il me raconte sa vie, qu'il me dévoile une sorte de secret entre lui et moi.
Maintenant, en tant qu'écrivain, je n'ai pas toujours pu écrire à la 1ère personne car cela ne servait pas l'histoire ou n'était tout simplement pas possible.


Ecrire aux deux personnes

Certains auteurs, pour s'affranchir de la limite imposée par l'écriture à la 1ère personne à savoir que le narrateur est forcément là lors de chaque scène, mélangent les deux et n'hésitent pas à écrire certains chapitres à la 1ère personne et d'autres à la 3ème. Je DÉTESTE ça. Je trouve que c'est la solution de facilité. En plus, c'est déroutant puisqu'on passe d'une narration "intimiste" avec le "je" à une narration plus générale avec le "il" ou le "elle.
Si tout votre roman ne peut s'écrire à la 1ère personne, écrivez-le à la 3ème personne. Ou alors, écrivez tout à la 1ère personne mais avec un "je" qui correspond à plusieurs personnages (le titre du chapitre pourrait alors être le nom du narrateur). Je me suis amusé à cela dans mon roman Le fils de Sekhmet. C'est purement jouissif.

Et vous, à quelle personne écrivez-vous vos romans ? Quelles difficultés rencontrez-vous ? J'attends vos commentaires avec impatience. N'hésitez pas non plus à partager cet article avec vos abonnés.

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