mardi 30 octobre 2018

Ecrire à la 1ère ou à la 3ème personne ?

Faut-il écrire à la 1ère ou à la 3ème personne ? Vaste question qui divise les auteurs et les éditeurs eux-mêmes.
Personnellement, j'ai déjà écrit à la 1ère personne et d'autres fois à la 3ème. Voici mon retour d'expérience.

Ecrire à la 3ème personne

C'est certainement le style d'écriture le plus courant car le plus simple. Vous racontez l'histoire sans être focalisé sur un personnage. Cela s'apparente à raconter un film qu'on serait en train de regarder.
Cela permet aussi d'entrer dans la psychologie de tous les personnages. En effet, vous pouvez écrire ce que pense, ressent, imagine chaque personnage. Les personnages sont dès lors plus travaillés.
Reste à définir le rôle du narrateur. Se contente-t-il de raconter l'histoire sans prendre parti ? est-il objectif ? Fait-il partie des personnages et raconte-t-il ce qu'il voit ou est-il extérieur à l'histoire et, dès lors, peut révéler des informations que les personnages ignorent ?


Ecrire à la 1ère personne

Cette technique est plus compliquée et plus limitative. En effet, le narrateur est un personnage qui vit l'histoire de l'intérieur et raconte ce qu'IL vit, ce qu'IL pense. Il ne peut entrer dans la tête des autres personnages, juste éventuellement imaginer ce que les autres pensent sans en être certain. Il convient dès lors d'approfondir au maximum la psychologie du personnage-narrateur, toutes ses qualités, ses défauts, ses travers, sa façon de parler, de se mouvoir, de se comporter...
Cela implique aussi que le personnage-narrateur est constamment présent sur les lieux. Vous ne pouvez donc pas raconter le déroulement d'un meurtre puisque le narrateur n'est pas présent (sauf s'il est le tueur).
Vous ne pouvez pas non plus donner plusieurs points de vue, relater ce qu'il se passe à un endroit où le JE est présent et dans le même temps ce qu'il se passe ailleurs.
Pour ces raisons, l'écriture à la 1ère personne n'est pas toujours possible. Mais je la préfère autant en temps qu'auteur qu'en temps que lecteur. En tant qu'auteur, j'ai l'impression que je raconte l'histoire au lecteur, qu'il est là, devant moi, et que je lui raconte ce que j'ai vécu, que je partage un moment privilégié avec lui. En tant que lecteur, j'ai aussi ce sentiment de privilège, que l'auteur s'adresse à moi, qu'il, comme je le disais précédemment pour l'auteur, est là devant moi et qu'il me raconte sa vie, qu'il me dévoile une sorte de secret entre lui et moi.
Maintenant, en tant qu'écrivain, je n'ai pas toujours pu écrire à la 1ère personne car cela ne servait pas l'histoire ou n'était tout simplement pas possible.


Ecrire aux deux personnes

Certains auteurs, pour s'affranchir de la limite imposée par l'écriture à la 1ère personne à savoir que le narrateur est forcément là lors de chaque scène, mélangent les deux et n'hésitent pas à écrire certains chapitres à la 1ère personne et d'autres à la 3ème. Je DÉTESTE ça. Je trouve que c'est la solution de facilité. En plus, c'est déroutant puisqu'on passe d'une narration "intimiste" avec le "je" à une narration plus générale avec le "il" ou le "elle.
Si tout votre roman ne peut s'écrire à la 1ère personne, écrivez-le à la 3ème personne. Ou alors, écrivez tout à la 1ère personne mais avec un "je" qui correspond à plusieurs personnages (le titre du chapitre pourrait alors être le nom du narrateur). Je me suis amusé à cela dans mon roman Le fils de Sekhmet. C'est purement jouissif.

Et vous, à quelle personne écrivez-vous vos romans ? Quelles difficultés rencontrez-vous ? J'attends vos commentaires avec impatience. N'hésitez pas non plus à partager cet article avec vos abonnés.

lundi 29 octobre 2018

Les défis d'écriture

Pour motiver son imagination, rien de mieux que les défis d'écriture. Il en existe de plusieurs sortes. Je me propose d'en lister quelques uns.


NaNoWriMo

C'est certainement le défi d'écriture le plus connu. Il consiste à écrire un roman en 30 jours. Et le défi commence bientôt puisqu'il se déroule du 1er au 30 novembre.
Pour en savoir plus : https://nanowrimo.org/


Le défi Bradbury

Ce défi vient de l'auteur Ray Bradbury qui a dit un jour :
Écrire un roman, c’est compliqué : vous pouvez passer un an, peut-être plus, sur quelque chose qui au final, sera raté. Écrivez des histoires courtes, une par semaine. Ainsi vous apprendrez votre métier d’écrivain. Au bout d’un an, vous aurez la joie d’avoir accompli quelque chose : vous aurez entre les mains 52 histoires courtes. Et je vous mets au défi d’en écrire 52 mauvaises. C’est impossible.
Certains l'ont pris au mot et ont donc écrit 52 nouvelles en 52 semaines.
Je n'ai pas trouvé de page spécifique sur ce défi. Cependant, sur la plateforme d'écriture Scribay, le défi Bradbury est proposé par certains utilisateurs.


Les autres défis de Scribay

Scribay propose aussi toute une série de défis. La plupart sont proposés par les utilisateurs eux-mêmes (j'en ai moi-même proposé). Mais Scribay en propose aussi 1 ou 2 par an avec des prix à gagner.


Plumes d'ici et d'ailleurs

Le site propose des concours chaque année pour tous les âges. Dépêchez-vous pour le concours 2019 car les inscriptions seront closes demain, 30 octobre 2018.
Le site : https://plumesdicietdailleurs.com/


Les appels à texte

Des défis particuliers : les appels à texte. Certaines maisons d'édition, certains salons du livre font des appels à texte.
Visitez la page http://ecriture-livres.fr/comment-ecrire/forum-litterature-blog-litteraire-tous/liste-appel-a-texte/ qui recense quelques-uns d'entre eux.


150 Défis d'écriture : Pour en finir avec la page blanche de Sébastien Onze

Pour finir, un livre avec 150 défis d'écriture. Je l'ai découvert en navigant sur Internet mais je reconnais ne pas l'avoir utilisé. A voir donc.
Pour l'acquérir : https://amzn.to/2OVTOvq

Ainsi se termine cet article. N'hésitez pas à le partager et à le commenter.

mardi 25 septembre 2018

Le chapitrage de votre roman

Cette semaine, intéressons-nous au chapitrage de votre roman c'est-à-dire le découpage de votre roman en chapitres.
C'est un aspect fondamental dans un livre. Pourquoi ? J'y répondrai ci-après. Ainsi qu'aux questions suivantes : quelles sont les idées reçues sur les chapitres ? quand convient-il de passer à un nouveau chapitre ? que faire si je ne sais pas quand changer de chapitre ? faut-il nommer vos chapitres ?


Le rôle des chapitres

Le chapitrage permet de se repérer dans l'histoire.
Cela concerne aussi bien l'auteur que le lecteur.
Pour l'auteur, c'est un moyen de structurer son récit, de ne pas partir dans tous les sens, de dévoiler ce qui doit l'être au bon moment et pas quand il y pense.
Pour le lecteur, cela l'aide à savoir où il en est de l'histoire.

Le chapitrage permet de marquer un changement de lieu, de moment, de point de vue, de focus.
Par exemple, le flic de votre polar mène son enquête. Il découvre un élément sur la scène de crime. L'instant d'après, vous racontez le meurtre d'un nouveau personnage perpétré par le tueur. Il conviendrait de séparer les deux, d'en faire deux chapitres car il y a à la fois un changement de lieu (l'assassin ne tue pas sa victime là où est le flic sans quoi il risque de se faire arrêter) et de focus (l'histoire se focalise sur le flic puis sur le meurtrier).
Autre exemple : dans ses romans formant la trilogie Le livre du temps, Guillaume Prévost raconte des événements se déroulant de nos jours et d'autres qui ont lieu plusieurs siècles avant. A chaque changement d'époque correspond un nouveau chapitre.

Le chapitrage permet aussi de "prendre le lecteur par la main".
Vous connaissez votre histoire. Pas votre lecteur. Un chapitre permet de guider celui-ci pour, éventuellement, qu'il fasse une pause au moment où vous le voulez, sans casser le rythme de votre histoire.

Le chapitrage permet d'éveiller le suspense.
Un moment de suspense, un nouveau mystère, un questionnement. Trois raisons qui peuvent inciter à changer de chapitre. Le changement n'a alors pas pour objet d'inciter le lecteur à faire une pause (comme dit au-dessus), mais, au contraire, de lui donner envie de continuer.


Les idées reçues sur les chapitres

En cherchant sur le net, j'ai découvert que certains avaient des idées reçues sur le chapitrage. Je vais essayer de les lever.
Les chapitres doivent tous avoir la même longueur.
Faux. Certes, un chapitre de 2 pages n'est pas très opportun. Mais rien n'empêche qu'un chapitre en fasse 10 et le suivant 30. Du moment que cela sert l'histoire.

Il existe un nombre idéal de chapitres pour tel ou tel genre de roman.
Là encore, c'est totalement faux.
Je lis beaucoup de romans policiers. Certains comptent 20 chapitres, d'autres le doublent. Idem pour les romans fantastiques dont je suis aussi friand.
C'est l'auteur qui détermine le nombre de chapitres en fonction de son histoire.

Un chapitre ne doit pas se couper au milieu d'une scène.
Pour la troisième fois, je dis faux. Certes, il vaut mieux l'éviter. Mais parfois, cela peut être très opportun.
Par exemple, dans un polar, votre héros est face au tueur. Celui-ci le braque avec un revolver. Il appuie sur la détente. Fin du chapitre. La suite dans le prochain. Vous ne trouvez pas que ce découpage est intéressant, qu'il fait monter le suspense. Perso, je réponds oui.


Quand convient-il donc de passer à un nouveau chapitre ?

Il n'y a pas de réponse toute faite. Cependant, la partie Le rôle des chapitres permet de tirer quelques règles.
Découper au moment d'un changement dans l'histoire.
L'histoire se passe dans un nouvel endroit, à un autre moment ou sous un nouveau focus (vous racontez ce qui arrive à un personnage puis vous passez à un autre). Peut-être serait-il judicieux de changer de chapitre. Certes, ce n'est pas une règle absolue, mais il convient d'y réfléchir.
Par contre, si vous changez de narrateur ou de point de vue, là, le changement de chapitre est quasi-systématique. Par exemple, dans mon roman Le fils de Sekhmet, chaque chapitre correspond à un narrateur différent.

Découper pour faire une pause.
Vous venez d'écrire plusieurs pages où l'histoire est relativement calme. Or, dans les pages qui suivent, l'action revient, le suspense s'intensifie. Pourquoi ne pas faire un changement de chapitre ? Le lecteur sera incité à faire une pause, à attendre le lendemain pour continuer sa lecture où il plongera dans l'action.

Découper pour susciter le suspense.
Vous arrivez à un moment-clé de votre histoire. Par exemple, vous découvrez un indice important pour la suite d'une enquête policière. Ou l'un des personnages est sur le point de se faire tirer dessus. Pourquoi ne pas changer de chapitre ? Cela fait monter le suspense et est un bon moyen pour garder votre lecteur en appétit et l'inciter à poursuivre de suite sa lecture.


Je ne sais toujours pas quand changer de chapitre

Dans ce cas, ne vous en souciez pas. Ecrivez votre histoire. Quand vous changez de lieu, d'époque, de jour, ou que vous êtes à un point de suspense, faites une marque dans votre texte.
Quand vous avez terminé, relisez tout. Comme vous avez enfin une idée complète de votre histoire, il vous sera dès lors beaucoup plus facile de choisir où et quand la découper.
Et si, malgré cela, vous n'y arrivez toujours pas, faîtes comme Jean-Pierre Foucault vous le conseillerait : utilisez un joker et faîtes appel à un ami. Faîtes lui lire votre histoire et demandez-lui quand il pense qu'il serait judicieux de changer de chapitre.


Faut-il nommer vos chapitres ?

La plupart du temps, les chapitres sont simplement numérotés. Cependant, il existe des situations où il peut être intéressant de les nommer.
Pour désigner le narrateur.
Mon roman Le fils de Sekhmet est entièrement écrit à la première personne. Mais je change à plusieurs reprises de narrateur. C'est d'abord untel qui raconte puis c'est unetelle. Je suis donc passé à un nouveau chapitre à chaque changement de narrateur et indiqué comme titre son nom afin que le lecteur sache qui raconte.

Pour désigner le point de vue.
George R. R. Martin, l'auteur de la saga Game of Thrones, nomme aussi ses chapitres avec le nom d'un personnage. Pourtant, son texte est entièrement écrit à la troisième personne. Alors pourquoi ce choix ? Parce que l'histoire est racontée du point de vue de la personne nommée en tête de chapitre. Là encore, l'auteur aiguille le lecteur.

Pour susciter le mystère, le suspense.
Un, deux ou trois mots bien choisis peuvent éveiller le mystère, le suspense, et inciter le lecteur à poursuivre sa lecture. Cependant, il faut être très vigilant : si le titre a pour but d'appâter le lecteur, il ne doit pas trop en dire sans quoi le chapitre perd de son intérêt.

Car c'est courant dans ce type de littérature.
Souvent, dans la littérature jeunesse, les chapitres sont nommés. Moi-même, pour ma série Les Chroniques d'Arkadia, j'ai nommé chaque chapitre. Cela peut tout à fait s'expliquer. En tant que lecteur, en reprenant un livre après une journée de travail, ne vous êtes vous jamais dit "où en étais-je ?". Moi, ça m'arrive tout le temps. Il me faut quelques lignes pour me souvenir. Or, nous sommes des adultes. Imaginez que vous soyez un enfant. Ne pensez-vous pas qu'un titre éveillera plus facilement ses souvenirs ?
Cependant, ce n'est pas parce que tout le monde le fait que vous devez le faire. A chacun son choix.

Je pense avoir fait le tour de la question du chapitrage. Si jamais j'ai oublié un point ou que vous avez une remarque ou une question, utilisez le formulaire de commentaires ci-dessous. Sans oublier de partager l'article sur les réseaux sociaux.

mardi 5 juin 2018

Décrire un lieu

Après avoir vu il y a quelques semaines comment décrire un personnage, voyons comment décrire un lieu.


Faut-il décrire tous les lieux ?

La réponse est non. Tout dépend de l'utilité.
Est-ce un lieu récurrent ? Dans ce cas, il vaut mieux le décrire ne serait-ce que succinctement.
Est-ce un lieu remarquable ? Si le lieu a une décoration étonnante ou comprend un élément surprenant, il peut être intéressant de le décrire. Par contre, si le lieu est banal, commun, quelques mots pour le dire suffisent.
Voici par exemple une courte description d'une cuisine sans aucun attrait particulier.
La cuisine aux magnifiques portes en formica vert pâle aurait bien eu besoin qu'un décorateur intervienne afin de la faire entrer dans le vingt-et-unième siècle.
Tout le monde sait ce qu'est une cuisine. La description ci-dessus est donc largement suffisante pour que le lecteur s'en fasse une idée.


Comment décrire un lieu ?

Il y a deux moyens de le faire : faire une description statique ou une description dynamique.
La description statique consiste à décrire un lieu depuis un point de vue. Le personnage est posé à l'entrée et décrit ce qui l'entoure. C'est la description la plus courante et, si elle est trop longue, qui peut être particulièrement "chiante".
La description dynamique consiste à décrire le lieu en fonction des déplacements d'un personnage. Elle se déroule donc au fur et à mesure que le personnage évolue dans l'espace. Elle est beaucoup plus intéressante mais plus compliquée à écrire.
Voici la description du même lieu mais faite des deux manières :
Description statique (Extrait de Un Monde sans Couleur de Yann Riva-Cobel)
L'étage était habillé de meubles fabriqués par Guilhem. Une large table rustique aux pieds ciselés, agrémentée de six chaises ouvragées, trônait au milieu de la pièce. Elle servait aussi bien pour les repas, que pour faire s’allonger les patients d’Hélène. Un long buffet sur la gauche renfermait la vaisselle de la famille, quelques ustensiles de cuisine et un bric-à-brac d’objets hétéroclites. Un évier en grès était posé devant la fenêtre qui donnait sur la place. À sa droite, une armoire comprenait un nombre incalculable de bocaux remplis de plantes, champignons, mousses et autres végétaux dont se servait Hélène dans son métier. Pour l’heure, cette dernière était assise devant l’âtre, reprisant une robe que Léa avait trouée en jouant à chat perché.

Description dynamique
Léa monta l'échelle qui menait au premier. Elle contourna la large table rustique aux pieds ciselés, agrémentée de six chaises ouvragées qui trônait au milieu de la pièce afin d'embrasser sa mère qui était assise devant l'âtre dans lequel cuisait lentement un ragoût. Puis elle alla se laver les mains dans l'évier en grès posé devant la fenêtre donnant sur la place. Elle s'essuya dans la serviette accrochée à l'armoire sur la droite dans laquelle Hélène avait entassé un nombre incalculable de bocaux remplis de plantes, champignons, mousses et autres végétaux qu'elle utilisait dans son métier.
— Ma chérie, tu peux me passer une louche ? demanda Hélène.
Léa fouilla dans le long buffet aligné sur le mur de gauche. Assiettes, bols, couverts, casseroles et poêles se cachaient derrière les deux premières portes, les deux autres dissimulant un bric-à-brac d'objets hétéroclites.
La description dynamique ci-dessus est plus intéressante que la description statique. Pourtant, j'ai choisi la première (Si vous ne le savez pas, Yann Riva-Cobel est l'un de mes pseudos). Pourquoi ? Parce que, quand vous devez faire le choix du type de description, il faut prendre en compte l'âge des lecteurs. Ici, le roman Un Monde sans Couleur est pour les enfants de 9 à 12 ans.
Pour appuyer mon propos, j'ai testé les deux descriptions dans ma classe (A l'époque, j'étais enseignant en primaire). J'ai demandé à mes élèves de dessiner la pièce en fonction des descriptions. Le constat a été sans appel : ceux qui ont eu la description statique ont dessiné une pièce correspondant dans les grandes lignes à ce que j'avais écrit. Par contre, ceux avec la description dynamique ont eu beaucoup plus de mal.


Est-ce que toutes les descriptions doivent être dynamiques ?

Maintenant, attention : toutes les descriptions ne peuvent être dynamiques. Parfois le personnage ne bouge pas ou se contente de balayer le paysage. Ce serait par exemple le cas d'un personnage qui serait debout devant une baie vitrée au dixième étage d'un immeuble et qui regarde la ville en face de lui. Dans ce cas, il faudra en passer par la description statique. A vous de trouver le moyen de la rendre la moins "chiante" possible. Comment ? En vous intéressant à un élément surprenant, qui attire le regard, en décrivant une personne qui évolue dans la rue, que sais-je encore.
Voici par exemple une description de ce type :
John s'approcha de la baie vitrée. Il ne put retenir un "Waouh" de surprise devant le spectacle. Saint-Georges mêlait ancien et moderne. Le château fort construit au Moyen Age était toujours là, posé au sommet de la colline au sud-ouest. Autour, une dizaine de gratte-ciels semblaient monter la garde. A l'opposé, la zone résidentielle réservée aux riches n'affichait que des bâtiments ne dépassant pas les deux niveaux. On pouvait apercevoir çà-et-là les restes de la muraille qui encerclait autrefois la ville.

J'espère que ces quelques conseils pour décrire au mieux un lieu vous aideront. N'hésitez pas à laisser vos commentaires si vous avez des remarques à faire. Pensez aussi à partager cet article avec vos amis.

lundi 14 mai 2018

Vocabulaire pour décrire vos personnages

Dans L'Ecritarium, la fiche d'un personnage permet de le décrire. Plusieurs caractéristiques sont proposées avec certains qualificatifs. Cependant, il manque sans doute des éléments.
Voici donc une liste non exhaustive de sites proposant du vocabulaire pour décrire les personnages.

AdressePortrait
Physique
Portrait
Moral
http://palf.free.fr/portrait/vocabulaire.htmX
http://www.wattremez.com/francophile.htm X
http://www.momes.net/Apprendre/Francais/Ecriture/Champ-lexical-du-portraitX
https://lefildelaure.wordpress.com/2015/05/15/4-3-lexique-le-portrait-moral-le-caractere-qualites-defauts/
X
https://juantortiz.wikispaces.com/file/view/traits_caractere.pdf
X
https://www.laits.utexas.edu/fi/html/voc/04.htmlXX
http://www.ecrire-un-roman.com/forum-ecriture/viewtopic.php?t=1206XX
Vous connaissez d'autres sites ? Laissez-le dans vos commentaires. Et n'oubliez pas de partager cet article avec vos amis.

mardi 17 avril 2018

Décrire un personnage

Aujourd'hui, si nous travaillions sur la description des personnages ? Plusieurs questions viennent directement à l'esprit : faut-il décrire tous les personnages ? quels personnages décrire ? à quel moment dans le livre faut-il décrire un personnage ? comment décrire un personnage ? que décrire sur un personnage ?
Je vais tenter dans les lignes qui suivent de répondre à ces questions.


Faut-il décrire tous les personnages ?

Je vais répondre à cette question par une autre question : imaginez que votre personnage principal traverse une place bondée ; allez-vous décrire tous les personnages présents ? La réponse est bien sûr non.
Donc, faut-il décrire tous les personnages ? Non.
Maintenant, je vais faire mon "emmerdeur" et vous dire que oui. Mais en y mettant des nuances.
Bien évidemment, quand un personnage est au milieu d'une foule, vous n'allez pas décrire tout le monde. Mais rien ne vous empêche de dire quelques mots sur quelques visages qu'il croise, sur quelques énergumènes qui l'entourent. Rien que de dire qu'il croise un asiatique de deux mètres suffit à faire comprendre au lecteur qui voit votre personnage.


Alors, quels personnages décrire ?

Perso, j'aime bien dire quelques mots sur chacun de mes personnages. Mais j'ai bien dit quelques mots. Je ne m'étends pas sur vingt lignes sur chacun. Parfois, c'est juste deux ou trois mots, comme dans mon exemple précédent du géant asiatique. Tout lecteur est alors capable d'imaginer le personnage.
Par contre, les personnages que je vais décrire plus en profondeur, ceux seront bien évidemment le ou les personnages principaux et les personnages récurrents. Les autres, quelques mots disséminés habilement dans le texte suffisent.


A quel moment dans le livre faut-il décrire un personnage ?

Dès qu'il apparaît. Et une fois sa description faite, je dirais qu'il ne faut plus ajouter d'éléments par la suite. Pourquoi ? Parce que le lecteur se sera fait une image mentale du personnage.
Prenons deux cas de figure.
Dans le premier, vous ne décrivez votre personnage principal qu'après une cinquantaine de pages alors qu'il est apparu à la première page. Le lecteur aura dessiné votre personnage dans sa tête, ne serait-ce qu'en s'appuyant sur son comportement, sa manière d'être. Peut-être qu'un de ses amis a les mêmes traits de caractère que votre héros. Dès lors, votre lecteur aura tôt fait d'assimiler les deux. Et voilà que, 50 pages après le début, vous dépeignez le héros à son exact opposé. De quoi laisser perplexe votre lecteur non ?
Deuxième cas de figure. Vous décrivez le personnage à sa première apparition. Bien. Mais, 100 pages plus loin, vous dîtes qu'il est blond (alors que vous ne l'aviez pas dit au début). Et si votre lecteur l'avait imaginé roux ou brun. Là aussi, il y a de quoi le rendre perplexe.


Comment décrire un personnage ?

Il y a plusieurs écoles. La première consiste à écrire un bloc de quelques lignes. Bien pour les personnages principaux quoi qu'un peu rébarbatif à la longue. La deuxième consiste à disséminer les informations dans les gestes, l'attitude, les dialogues. La troisième est un mélange des deux.
Voici un exemple tiré d'un de mes prochains romans et son évolution au cours des réécritures.
1er jet
A mon approche, le légiste, une asperge maigrichonne habillée à la mode gothique, se leva pour me saluer. Comme d'habitude, un bandeau noir rejetait ses longs cheveux bruns à l'arrière de son crâne. Pour le reste, Charbonnier était un croisement entre une nippone - sa mère - et son sud-africain de père. Cela donnait une peau mate, entre le chocolat au lait et le chocolat noir, avec des yeux bridés d'un bleu profond étonnant.
- Qu'est-ce que nous avons ? demandai-je.

Dernière version
A mon approche, le médecin se leva pour me saluer. Personne n'aurait pu deviner son métier. Il ressemblait à une asperge maigrichonne habillée à la mode gothique. D'un autre côté, pour un légiste, ça se tenait.
- Qu'est-ce que nous avons ? demandai-je.
- Mathias Renoir. Enfin maintenant, c'est la bouillie Mathias Renoir, gloussa Charbonnier en rattachant ses longs cheveux bruns avec le sempiternel bandeau qu'il trimbalait partout.
- Des éléments à m'apporter ?
Charbonnier écarquilla ses yeux d'un bleu tropical autant qu'il le put pour un croisé nippon-sud-africain.
- Je suis arrivé à peine cinq minutes avant toi !
- Tu as donc eu cinq minutes pour te pencher sur Renoir. Alors ?
J'espère que, comme moi, vous préférez la seconde version, quand je dissémine les détails dans le dialogue..


Que décrire sur un personnage ?

Certains auteurs décrivent tout. La description d'un personnage prend alors au moins une page. Est-ce nécessaire ? Je ne pense pas. L'important est que le lecteur puisse se faire une idée plus ou moins précise du personnage, qu'il puisse en dresser un portrait-robot succinct, pas un portrait digne d'une photo polychrome.
On évitera donc de décrire le personnage en entier, en donnant sa taille, son poids, ses mensurations, la couleur de ses yeux, de ses cheveux, la forme de sa bouche, de son nez, de ses yeux, de ses oreilles, de ses doigts, de ses orteils, ...
Dans l'exemple ci-avant, je dis que Charbonnier est une asperge (donc grand), maigrichonne (donc un sac d'os), habillé à la mode gothique (noir de la tête aux pieds). C'est un croisé nippon-sud-africain (donc yeux bridés - et bleu tropical d'après ce que j'écris avant - et noir de peau). Enfin, il a de longs cheveux bruns. Je pense que vous vous êtes fait une bonne idée du personnage non ? Faut-il en dire plus ? J'estime que c'est suffisant.
Maintenant, si vous voulez absolument que le lecteur ait une idée très précise de votre personnage, rien ne vous empêche de le faire. Mais essayez de ne pas écrire un gros bloc d'une page. Essayez, comme dans mon exemple, de distiller les informations dans votre récit. Je pense que ce sera moins rébarbatif pour vos lecteurs.
Quant au vocabulaire pour décrire vos personnages, j'ai fait une petite sélection de sites.

Remarque
L'Ecritarium propose une fiche assez complète permettant de décrire physiquement et psychologiquement les personnages. Cela permet de ne pas dire un truc à une page et le contraire quelques pages plus tard.

Et vous, comment vous décrivez vos personnages ? Les décrivez-vous tous ? Ou juste les plus importants ? J'attends vos commentaires. Sans oublier vos partages sur les réseaux sociaux.
Si vous voulez savoir comment décrire un lieu, c'est par ici.

lundi 16 avril 2018

Les détecteurs de répétition

Dans un roman, il n'y a rien de pire que les répétitions. Certes, parfois, elles sont volontaires. D'autres fois, on ne peut passer à côté (mot qui n'a pas de synonymes par exemple. Mais souvent, on peut les éviter.
De plus, cela montre que l'auteur a un minimum de culture. L'un des verbes les plus fréquents est le verbe avoir. Vient ensuite pouvoir. Or, pour les deux, il existe pléthores de synonymes bien plus précis.
Je vous propose donc cette semaine 4 services Internet / logiciels de détection des répétitions.


Le Répétoscope

Le Répétoscope est un service sur Internet. Il ne nécessite donc aucune installation.
Il offre quelques options de personnalisation comme le fait d'exclure certains mots (comme les articles).
Par contre, il est limité en nombre de caractères (20 000 maximum).


Caribon

Caribon est aussi un service sur Internet. Pas d'installation donc.
Comme le Répétoscope, des options sont disponibles. Par contre, certaines sont pour le moins obscures comme le seuil local et le seuil d'approximation.
A première vue, il ne semble pas être limité en nombre de caractères.


Repetition Detector

Repetition Detector est à la fois un service sur Internet et un logiciel payant.
Le service en ligne propose des options limitées contrairement au logiciel.
Service en ligne : http://www.repetition-detector.com/?l=fr&p=online


Antidote

Antidote est un logiciel qui n'est pas uniquement un détecteur de répétitions. Il permet de corriger les fautes d'orthographe et de grammaire. Mais il détecte aussi les répétitions.
Petit inconvénient : il est payant (99,95 € au moment où j'écris ces quelques lignes).
Site : https://www.antidote.info/fr
Achat sur Amazon : http://amzn.to/2Bwp8ss (si vous achetez sur Amazon, je touche une petite commission. Donc, n'hésitez pas !)

J'espère que ces outils vous serviront. Perso, j'utilise de temps en temps Le Répétoscope même si je ne cours pas forcément après les répétitions. Après tout, ça fait partie du style.
Et, même si je me répète d'une semaine sur l'autre, partagez cet article avec vos amis.

mardi 13 mars 2018

Ecrire un dialogue

Je ne pense pas me tromper en affirmant qu'il n'existe pas de romans sans dialogue. Je ne reviendrai pas ici sur ce qu'est un dialogue. Je vous propose plutôt de voir ce qui fait un bon dialogue puis je rappellerai quelques règles de présentation.


Qu'est-ce qu'un bon dialogue ?

Un bon dialogue est un dialogue qui apporte des informations sur l'action, sur un personnage, sur un lieu.
Par exemple, le dialogue ci-dessous n'a aucun intérêt et ne devrait pas figurer dans un roman.
— Bonjour, comment vas-tu ? demanda Pierre.
— Je vais bien. Et toi ? répondit Paul.
— Moi, ça va aussi.

Par contre, celui qui suit est plus intéressant, car il apporte des éléments d'informations sur la psychologie du personnage de Paul.
— Je sais que vous souhaitez tous lui faire la peau, lança Paul à la foule qui l'observait avec l'avidité d'une confrontation à venir. Je vous comprends. Cependant nous attendrons quelques jours afin que…
— Pourquoi devrions-nous patienter ? le coupa Chang Li, un asiatique de quarante ans incarcéré pour trafic de drogue.
Un sourire féroce se dessina sur le visage de Paul. Il leva son Glock vers celui qui avait osé l’interrompre. Il appuya sur la gâchette.
— J’allais y venir, imbécile de chintock ! grommela Paul, tandis que le corps de sa victime s’écroulait sur le sol.

Un bon dialogue est un dialogue percutant.
Il m'arrive souvent, et je pense qu'il en est de même pour vous, que, le soir, en repensant à ma journée, je me dise : J'aurais dû lui répondre ceci ou cela pour lui clouer le bec. L'avantage avec l'écriture, c'est que vous pouvez revenir sur vos dialogues. Faites-le pour qu'ils deviennent intéressants et s'éloignent des banalités parfois trop présentes dans nos conversations quotidiennes.
Par exemple, voici le début d'un dialogue de mon futur roman. Je vous mets la première version que j'ai écrite, et la dernière en date. Lequel est le plus intéressant, le plus percutant ? Lequel en dit le plus sur la personnalité d'un des personnages ?
Version 1
— Denis ?
— Oui. C'est Charbonnier ?
— Oui. Nous avons une nouvelle affaire.

Version 2
— Denis ?
— Vous voulez que ce soit qui, docteur Charbonnier ?
— Une charmante demoiselle que tu aurais rencontrée lors d’une de tes sorties nocturnes ! commenta Ben. Ah non, que je suis bête, tu ne sors jamais !

Un bon dialogue est réaliste.
Dans la vie de tous les jours, quand on parle, on oublie certains mots (le "ne" de négation est un grand absent de notre langage journalier). Pourquoi cela ne pourrait pas être le cas dans votre dialogue écrit ? De même le "Nan" au lieu du "Non", le "Hein" au lieu du poli "Comment", ...
Bien sûr, il ne faut pas abuser de ces fautes de langage. Mais quelques-unes habilement réparties rendront vos dialogues beaucoup plus réalistes et donc, ajouteront une part de réalisme dans votre roman que le lecteur ne pourra qu'apprécier.


Comment présenter son dialogue ?

Il y a 2 manières de présenter les dialogues bien que la seconde soit la plus privilégiée dans le monde de l'édition d'aujourd'hui.
La première consiste à utiliser les guillemets dits à la française « et », ainsi que le tiret cadratin — (tiret long)
La première réplique commence par des guillemets ouvrants « sans tiret cadratin. Les suivantes sont précédées d'un tiret cadratin . La dernière se termine par des guillemets fermants », avant l'éventuelle incise. On place une espace insécable après les guillemets ouvrants et le tiret cadratin, une espace insécable avant les guillemets fermants.
Par exemple
« Comment va ta mère ?
 Elle se remet tout doucement de l'opération. Elle devrait sortir d'ici une semaine.
 C'est une bonne nouvelle.
 Oui, enfin une bonne nouvelle. Ça fait du bien après tout ce qui nous est tombé dessus ces derniers temps », conclut Jérôme.

La seconde consiste à n'utiliser que le tiret cadratin
Chaque réplique commence donc par un tiret cadratin suivi d'une espace insécable.
Par exemple, pour le dialogue précédent
 Comment va ta mère ?
 Elle se remet tout doucement de l'opération. Elle devrait sortir d'ici une semaine.
 C'est une bonne nouvelle.
 Oui, enfin une bonne nouvelle. Ça fait du bien après tout ce qui nous est tombé dessus ces derniers temps, conclut Jérôme.

Espace insécable, guillemets français, tiret cadratin, comment les obtenir ?
  • Dans L'Ecritarium, des boutons spécifiques figurent en haut de l'éditeur. Il suffit de les utiliser. Pour les guillemets et le tiret, l'espace insécable est automatiquement mis.
  • Sous Word
    • Tiret cadratin : Appuyez simultanément sur les touches Alt + Ctrl + - (Moins du pavé numérique)
    • Espace insécable : Appuyez simultanément sur les touches Alt + Ctrl + Espace
    • Guillemets à la française : Utilisez la touche 3 de votre clavier. Word détectera automatiquement s'il doit mettre des guillemets ouvrants ou fermants et placera même l'espace insécable.
  • Sous Libre Office
    • Tiret cadratin : Maintenez la touche Alt appuyée et tapez 0151 sur le clavier numérique.
    • Espace insécable : Appuyez simultanément sur les touches Ctrl + Majuscule + Espace.
    • Guillemets à la française : Utilisez la touche 3 de votre clavier. LibreOffice détectera automatiquement s'il doit mettre des guillemets ouvrants ou fermants et placera même l'espace insécable.

Ainsi s'achève cet article sur le dialogue. J'espère qu'il vous servira pour vos futurs écrits.
N'hésitez pas à laisser vos commentaires et à partager cet article avec vos amis.

lundi 5 mars 2018

Dictionnaires, Encyclopédies, Synonymes, Antonymes, Conjugueurs

Cette semaine, je vous propose une liste non exhaustive de dictionnaires, d'encyclopédies, de sites de synonymes et d'antonymes ainsi que de conjugueurs.

TypeNomAdresse
DictionnairesCNRTL - Dictionnairehttp://www.cnrtl.fr/definition/
Laroussehttp://www.larousse.fr/dictionnaires/francais
Le dictionnairehttp://www.le-dictionnaire.com/
Reversohttp://dictionnaire.reverso.net/francais-definition/
Wiktionaryhttps://fr.wiktionary.org/wiki/
EncyclopédiesLaroussehttp://www.larousse.fr/encyclopedie
Universalishttps://www.universalis.fr/
Wikipediahttps://fr.wikipedia.org/
SynonymesCNRTL - Synonymiehttp://www.cnrtl.fr/synonymie/
CRISCOhttp://www.crisco.unicaen.fr/des/
Synonymes.comhttp://www.synonymes.com/
Synonymes.nethttp://www.synonymes.net/
AntonymesAntonymes.orghttp://www.antonyme.org/
CNRTL - Antonymiehttp://www.cnrtl.fr/antonymie/
ConjugueursConjugaison.comhttp://www.conjugaison.com/
Conjugaison.nethttp://www.conjugaison.net/
Toute la conjugaisonhttp://www.toutelaconjugaison.com/
Sachez que L'Ecritarium propose un moteur de recherche utilisant comme dictionnaire CNRTL, comme encyclopédie Wikipedia, pour les synonymes Synonymes.com et Conjugaison.com comme conjugueur.
Si vous trouvez cet article utile, partagez-le sur les réseaux sociaux.

mardi 30 janvier 2018

Puis-je citer des personnes réelles dans mon roman ?

Saviez-vous que Zola a essuyé une demi-douzaine de procès à cause de ses romans ? Saviez-vous que Jules Verne a dû s'expliquer devant un juge suite à la parution de Face au drapeau ? Plus récemment, c'est Nadine Monfils qui s'est retrouvée sur le banc des accusés.
Le point commun entre ces trois auteurs ? Certaines personnes s'étaient reconnues dans les pages qu'ils avaient écrites.
Alors, peut-on citer des personnes réelles dans ses œuvres ?

L'article 1er de la loi n° 2016-925 du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine stipule :
La création artistique est libre.
Cela ne veut cependant pas dire que les auteurs peuvent faire tout et n'importe quoi. Ils doivent aussi prendre en compte le droit à la vie privée, les lois sur la propriété intellectuelle et les lois condamnant l'injure et la diffamation.


Personnages fictifs

Si l'auteur invente un nom et un personnage, il ne court normalement aucun risque de poursuites.
Par contre, s'il vient à citer un personnage fictif créé par un tiers, là, le risque pointe le bout de son nez.
En effet, ce personnage fictif est protégé par le droit d'auteur et éventuellement le droit des marques. Son auteur et ses ayant-droits peuvent, dès lors, vous poursuivre.
Ainsi, la société Colmax a été assignée devant la cour de cassation par la société Archange internationale et Anne Y... car elle avait utilisé le prénom Angélique pour une série de films (pornographiques au demeurant !). (https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007050191&fastReqId=927724031&fastPos=6)
Si vous voulez utiliser un personnage fictif existant, vous devez obtenir l'assentiment de son créateur et de ses ayant-droits.


Personnes réelles

Si vous utilisez des personnes réelles, celles-ci peuvent s’estimer atteintes par l’usage de leur nom, prénom et voire même pseudonyme connu. Elles peuvent y voir une atteinte à leur vie privée, se sentir diffamées, injuriées d’être associées à un tel personnage fictif.
En cas de poursuites, le tribunal doit :
  • déterminer si la diffamation peut être retenue tel que le prévoit l'article 29 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse :
Toute allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation.
  • déterminer s’il y a un risque de confusion entre le personnage fictif et la personne physique bien réelle, si l’auteur a commis une quelconque faute, s’il existe un préjudice subi par la personne physique…
Comme pour les personnages fictifs, vous pouvez utiliser une personne réelle dès lors que vous avez obtenu son assentiment ou celui de ses ayant-droits.
Maintenant, si vous ne faites que citer une personnalité comme par exemple dans la phrase suivante : Thomas écoutait la radio où Lady Gaga, Beyoncé et consoeurs passaient en boucle, vous ne risquez rien.


Un personnage fictif basé sur une personne réelle

Vous pouvez aussi être tenté de créer un personnage fictif portant un autre nom qu'une personne réelle mais qui se base sur cette personne. Là encore, vous pourriez vous retrouver devant un juge.
C'est ce qu'a vécu l'auteure Nadine Monfils que je citais dans mon introduction. Dans ses romans Madame Edouard et La nuit des coquelicots, elle dépeignait un cafetier possédant une moto jaune, gros, abruti et qui n'aime pas les chiens au pelage noir. Or, un commerçant de la rue Lepic à Paris s'est reconnu dans ce personnage. Il a attaqué Nadine Monfils pour diffamation.
Une nouvelle fois, vous ne pouvez pas dire et faire tout ce que vous voulez.



Alors, que puis-je faire ?

Vous l'aurez compris : il faut faire attention à ce qu'on écrit dès lors qu'on crée des personnages qui se basent sur des éléments réels.
Quand c'est possible, demandez l'autorisation de la personne ou de ses ayant-droits.
Maintenant, si vous ne diffamez pas ni ne porter atteinte à la vie privée, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Par exemple, ne dites pas que telle personne est homosexuelle même si c'est vrai comme des journalistes l'ont écrit sur un personnage politique dans l'un de leurs ouvrages. Ils se sont retrouvés devant un tribunal et condamnés pour atteinte à la vie privée.

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